28/12/21 3 questions à

À la rencontre du Père Noël : les enfants de la Fondation Louis Carlesimo s’envolent en Laponie

Cela fera bientôt 40 ans qu’Honoré Carlesimo emmène chaque année des enfants malades en Laponie pour Noël. Parfois, c’est le Père Noël qui vient jusqu’à eux, par exemple en sautant en parachute, avec ses lutins, pour atterrir sur le toit des hôpitaux. 40 ans, c’est aussi l’âge qu’avait son frère Louis quand il est décédé d’un cancer et qu’Honoré, qui travaillait alors au sein du Groupe ADP, a créé son association. Depuis, il n’a jamais cessé de se mobiliser pour les enfants malades, avec le soutien du Groupe et une équipe entièrement bénévole.

Les enfants de la Fondation Louis Carlesimo en Laponie

Les enfants de la Fondation Louis Carlesimo en Laponie

Honoré Carlesimo a effectué toute sa carrière au sein du Groupe ADP. D’abord chauffeur de car, il est devenu contrôleur de travaux principal, après être passé par les services de commerce, de gestion ou encore de relation client. Lorsque son frère est décédé d’un cancer, Honoré a créé une association à son nom, Louis Carlesimo, pour lui rendre hommage et réaliser les rêves des enfants malades.

Composée d’une soixantaine de bénévoles et d’un noyau dur d’une quinzaine de personnes, l’association compte des professionnels de santé, mais également des artistes qui sont des parrains et des marraines fidèles, comme Pierre Perret, Gilbert Montagné ou encore Maëva Coucke, ancienne Miss France. L’association peut également compter sur le soutien du Groupe ADP depuis ses débuts, ou encore du monde sportif, à travers le Stade français et du Tour de France. Rencontre.

 

À la rencontre du Père Noël en Laponie avec la Fondation Louis Carlesimo

Qui sont les enfants dont vous vous occupez ?

Nos actions concernent des enfants atteints de maladies graves. Notre objectif, c’est de réaliser leurs rêves, même les plus insolites. Nous rencontrons 400 à 600 enfants par an. Quand on va à Disneyland Paris, les plus jeunes ont 5 ans. En Laponie, ils ont entre 6 et 12 ans. En général, on s’arrête à 18 ans.

Entre 400 et 600

C’est le nombre d’enfants que rencontre l’association chaque année.

L’association est sur le point d’avoir 40 ans : quelles ont été ses grandes évolutions ?

Il y en a eu tellement, c’est difficile de les énumérer ! Nous avons eu le privilège d’avoir organisé le tout premier spectacle de clown à l’hôpital. Trente-huit ans après, d’autres groupes de clowns sont rémunérés pour se rendre dans les hôpitaux, mais les nôtres sont toujours bénévoles. Et j’insiste : chez nous, on est tous bénévoles !

Nous avons rencontré le Pape à deux reprises, nous avons fait une visite à Kourou, en Guyane, au lancement d’Ariane… Nous sommes invités à l’Élysée tous les 14 juillet. D’ailleurs, depuis une quinzaine d’années, on y va deux à trois fois par an, pour l’arbre de Noël ou pour faire des ateliers de pâtisserie. Nous avons rencontré tous les présidents de la République depuis Jacques Chirac. Certains enfants ont aussi rencontré le Prince Albert de Monaco. Un gamin, en voyant le palais lui a dit : « Mais c’est ta maison ça ? ». Je me suis excusé auprès du Prince, qui, au contraire, était ravi de ce rappel à la réalité ! On fait aussi monter nos enfants en Harley-Davidson, ça les rend très fiers !

Ce qui me fait le plus plaisir à moi, c’est de voir les visages des enfants s’illuminer grâce à nos activités. D’ailleurs, le professeur Daniel Alagille, qui était directeur de l’unité d’hématologie pédiatrique à l’hôpital Bicêtre, à Paris, m’a dit un jour : « Mais Honoré, qu’est-ce que vous faites à mes gamins ? Parce qu’ils partent avec vous avec une tête d’enterrement et ils reviennent avec une banane jusqu’aux oreilles ! » Je lui ai donc proposé de venir avec nous à La Réunion, pour un voyage de dix jours. Il a compris, et il était très ému.

J’ai aussi des souvenirs très beaux de visites sur les bateaux de la Marine nationale, où les enfants apprennent à utiliser une boussole, à se repérer sur un plan… Cet après-midi, ils sont allés visiter le musée Delta où il y a le prototype du Concorde.

« Ce qui me fait le plus plaisir, c’est de voir les visages des enfants s’illuminer grâce à nos activités. »

Comment le Groupe ADP vous soutient-il ?

Le Groupe ADP est présent depuis le tout début. Quand mon frère est décédé, je suis allé voir le président du Groupe. Je lui ai expliqué que je voulais créer une association et il m’a permis de consacrer un certain nombre d’heures par semestre pour le faire. Le Groupe ADP m’a toujours encouragé et soutenu, et continue de le faire, avec force et vigueur.

Le Groupe facilite aussi tous nos déplacements. Une année, on est partis en Laponie avec 137 enfants, dont une grosse partie en fauteuil roulant. Sans le soutien du Groupe ADP, ça aurait été la croix et la bannière. Et pour notre retour de Laponie le 13 décembre prochain, grâce au Groupe ADP, la police et la douane ont accepté qu’une équipe de clowns vienne accueillir les enfants dans la zone livraison bagages, et que les parents puissent accéder à cette zone pour récupérer leurs enfants.

Nous sommes également soutenus par les mairies aux alentours des aéroports, comme celle d’Athis-Mons. Ou encore par l’enseigne Carrefour, un partenaire central, qui finance une grande partie du voyage en Laponie.

 

« Le Groupe ADP nous soutient depuis le tout début, et continue de le faire, avec force et vigueur. »

Comment vivez-vous la crise sanitaire depuis presque deux ans ?

Très difficilement. En moyenne, on arrive à faire entre 25 et 30 manifestations par an, et là c’est forcément plus compliqué, pas mal ont été annulées. Depuis 3 mois, l’agenda change de nouveau en permanence. Il faut être un peu aventurier, être une bonne locomotive, avec des wagons bien accrochés. Et avoir un bon carnet d’adresses !

« Il faut être un peu aventurier. »

Photographie des enfants de la Fondation Louis Carlesimo sur la neige en Laponie

Parlons maintenant de ce fameux voyage en Laponie ! Qu’avez-vous prévu ?

Nous partons du 10 au 13 décembre 2022, avec 48 enfants, 2 médecins, 6 infirmières, 4-5 aides-soignants et une équipe de clowns ! L’aventure commence dès l’avion. Une année, alors que le pilote venait de dire au micro que le Père Noël serait dans les parages, il a débarqué quelques minutes plus tard de derrière un rideau. Et j’ai vu un enfant le regarder, le tâter ébahi et s’exclamer : « Mais c’est le vrai ! ». Deux grosses larmes coulaient le long de ses joues. Je vous jure que, pendant un moment, j’étais moi-même assez chamboulé. C’est ça notre salaire, voir le bonheur de ces gamins et leur apporter un rayon de soleil.

Arrivés sur place, les journées sont bien remplies ! Jeux arctiques – on appelle ça « les Jeux Olympiques », les gamins adorent ça ! – visite d’une ferme d’élevage de chiens de traineaux, visite d’un élevage de rennes…On va même aller visiter la maison du Père Noël ! Il va nous accueillir, nous faire visiter sa fabrique des jouets, et le soir il y aura un spectacle avec nos clowns. Le Père Noël aura un jouet pour chaque enfant, il connaît chacun de leurs prénoms ! Le Père Noël nomme même un représentant parmi les enfants de Guadeloupe. Il lui remet un costume avec un diplôme et le tampon officiel du Père Noël.

Au retour, les activités vont se poursuivre. Le 16 décembre, notamment le Père Noël arrivera en calèche à Villejuif pour visiter les enfants dans les hôpitaux. Et il viendra les réveiller le matin du 25 décembre avec des jouets !

« Notre salaire, c’est d’apporter un rayon de soleil à ces gamins. »

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