13/03/24 Aéroports

Cité de l’architecture et du patrimoine Paul Andreu

PAUL ANDREU, l’architecture est un art

À l’occasion de la donation exceptionnelle de ses 69 carnets de croquis et de ses archives, la Cité de l’architecture et du patrimoine consacre à Paul Andreu (1938 -2018), figure majeure de la scène architecturale internationale de la seconde moitié du XXe siècle, une première rétrospective. Concomitante du 50e anniversaire de la mythique aérogare 1 de Paris-Charles de Gaulle, inaugurée le 8 mars 1974, cette exposition vise à restituer la contribution fondamentale de ce dernier à l’architecture des aérogares au cours de sa carrière au sein d’Aéroports de Paris, longue de près de quarante ans, mais aussi sa production en Asie, notamment au Japon et en Chine, où il fut parmi les premiers architectes à s’imposer. Formé à l’École polytechnique, à l’École des Ponts ParisTech et à l’École nationale supérieure des beaux arts (ENSBA), Paul Andreu est à la fois ingénieur et créateur, stratège et poète, architecte d’entreprise et auteur. Récusant l’héritage dévoyé du fonctionnalisme, il ne cesse de revendiquer, dans ses conférences et ses écrits, l’architecture comme création, comme poésie. Le support privilégié de cette démarche est le dessin, avec une recherche graphique continue, déployée pendant près de cinquante ans d’architecture à travers ses carnets.

Véritable récit de création, les 69 carnets de dessins de Paul Andreu qui documentent le processus de conception de ses  projets et réalisations de 1969 jusqu’à sa mort, en 2018, forment la colonne vertébrale de son oeuvre, ainsi que celle de l’exposition.

Des architectes qui ont conçu des aéroports, Paul Andreu est l’un de ceux qui ont cherché à dépasser la lecture fonctionnelle et technique du programme. Son architecture est d’abord un acte de culture et de création, ancré dans la notion de seuil, de passage et de transformation. Entre l’ombre et la lumière, entre le cercle et le carré, entre ancrage terrestre et désir aérien, l’oeuvre de Paul Andreu est en définitive une histoire sans cesse rejouée de notre rapport à la terre et au ciel. Qu’il s’agisse d’aéroports, du cratère de la Défense, du musée maritime d’Osaka ou encore de l’Opéra de Pékin, Paul Andreu semble poursuivre une recherche essentielle sur la question de l’envol, du corps et de l’esprit, qu’il soit physique, métaphorique ou poétique. À la fin de sa carrière, ce désir de traversée et d’aérien se mue en un retour au paysage, favorisé par l’expérience du Japon et de la Chine, dont l’architecture et le temps deviennent des composantes.

La scénographie de l’exposition

Profitant du cadre majestueux de l’espace d’exposition, la scénographie, signée par l’agence NC, opte pour un parcours décloisonné, garantissant ainsi la fluidité des espaces et de la lumière. De part et d’autre de la galerie, s’enchaînent des alcôves dédiées aux différentes sections thématiques, marquées chacune par des totems signalétiques en béton brut. Ces totems concentrent les grandes lignes du commissariat : les textes de section y côtoient tout un ensemble d’oeuvres spécifiques, témoin du processus de conception allant du plan tracé sur rhodoïd à la photographie des bâtiments achevés. Dans cet espace ouvert, le parcours est guidé par une longue vitrine centrale, ininterrompue, consacrée à la présentation de la donation des 69 carnets de croquis. Cette longue vitrine qui souligne la permanence de la recherche et de la réflexion dans la démarche de Paul Andreu est surmontée d’un monumental mobile constitué, littéralement, d’un envol de feuilles de carnets, de pensées, de citations, ponctué ça et là de maquettes sphères suspendues : un véritable « ruban de la création ».

Catalogue Norma Editions

Le parcours autour de cette installation invite le visiteur à un voyage au cœur des recherches et des réflexions de cet architecte-penseur.
Dans la perspective de la galerie, un agrandissement géant des escaliers de Roissy 1 offre de faire converger cette « envolée » vers la représentation tangible d’un édifice remarquable : de la feuille à la pierre, du dessin à la construction. Ces dispositifs épurés suggèrent combien l’envol est au centre du travail de Paul Andreu. Au sens propre d’abord, pour cet architecte des aéroports qui accompagne les voyageurs dans ces temps de décollage et d’atterrissage. Au sens figuré surtout, pour celui qui aura consacré sa vie à la création et à l’élévation de la pensée…

Autour de l’exposition

ACCROCHAGE LES AÉROPORTS, SYMBOLES DE MODERNITÉ

27 mars – 1er juillet 2024
Galerie d’architecture moderne et contemporaine de la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Alors que les frères Wright effectuent les premiers vols motorisés, au début du XXe siècle, et que Dieudonné Costes et Maurice Bellonte réalisent pour la première fois la traversée de l’Atlantique, en 1930, le terme « aéroport » apparaît dans le langage commun. Après la Première Guerre mondiale, et plus encore après la Seconde – au cours desquelles l’avion fait ses preuves dans son usage militaire – l’industrie aéronautique se développe dans le domaine civil, d’abord pour quelques privilégiés, puis vers un transport de masse. Le trafic aérien en pleine expansion nécessite alors de véritables infrastructures : ouvrages d’art, architectures, aérogares, plateformes et voiries…
Au cours du XXe siècle, avec la création du ministère de l’Air en 1928, puis de l’Aéroport de Paris en 1945, ces « espaces des flux » deviennent un programme privilégié de réflexion chez les architectes, tant ils symbolisent, d’une part, la dialectique entre le terrestre et l’aérien, l’immobile et le mobile, l’ici et l’ailleurs, et, d’autre part, l’essor de l’industrie, des progrès techniques, de l’augmentation de la vitesse, en un mot, de la modernité, voire du futur. Depuis la fin du siècle précédent et l’entrée dans une forme d’hypermodernité, les aéroports sont souvent décrits comme des « non-lieux » participant à la « ville générique ».

1930

le terme « aéroport » apparaît dans le langage commun

Pourtant, ils font depuis le début du XXe siècle l’objet de réflexions complexes, tant leurs problématiques d’obsolescence et de congestion accélérées interrogent leurs architectures et nos modes de vie. De la France aux anciennes colonies, des réalisations aéroportuaires à des projets non réalisés, cet accrochage présente les propositions de quelques architectes majeurs du XXe siècle représentés dans les collections de la Cité de l’architecture et du patrimoine : André Lurçat, André Granet, Jean Bossu, Roger Hummel, Henri Vicariot, André Leconte, Guillaume Gillet et Paul Andreu.

PAUL ANDREU, un envol musical

Curation musicale par Sonorium et Drella.

La Cité de l’architecture et du patrimoine invite les visiteurs de l’exposition à partir à la rencontre de Paul Andreu et de son oeuvre architecturale, à travers un voyage musical. Cette sélection sur mesure, entre morceaux électroniques et organiques, instrumentaux et contemplatifs, les accompagne pour une immersion de 45 minutes, à travers les notions centrales de son travail : l’ascension, le passage, la transformation, la lumière… Si l’architecture est un acte de poésie, la musique offre ici une approche sensible de l’imaginaire aérien associé aux projets d’aérogares de Paul Andreu, entre la France et l’Asie.

Paul Andreu – L’envol

Cité de l’architecture et du patrimoine
1 place du Trocadéro, 75016 Paris, France, Paris 16e

Du mercredi 14 février au dimanche 2 juin 2024
Le jeudi de 11 h à 21 h et le lundi, le mercredi, le vendredi et samedi et le dimanche de 11 h à 19 h

Plein tarif : 9 €

Tarif réduit : 6 €

Gratuit pour les – 26 ans et tous les 1ers dimanches du mois

Quiz 50 ans

Quel est votre niveau de connaissances de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle ?

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