28/02/22

Le Groupe ADP réaffirme son rôle pivot auprès des territoires pour le développement économique et la création d’emplois

Comment le Groupe ADP s’implique-t-il pour le développement économique de son territoire ? Quels sont ses liens avec les élus, ses partenaires économiques, et les habitants ?

Ayant à cœur de développer une véritable marque territoriale, le Groupe ADP contribue à l’innovation technologique du territoire et crée des opportunités d’emplois pour ses habitants, en particulier les plus jeunes.

Rencontre avec son directeur du Développement Économique et de l’Emploi, Arnaud Pouilly.

Recruté en 2004 au sein du Groupe ADP pour mettre la qualité de service au centre des objectifs de l’entreprise, Arnaud Pouilly a ensuite dirigé le programme de coopération renforcée avec Air France, baptisé « Réussir ensemble » pour la valorisation de leur hub commun, avant d’accompagner la création d’une direction qualité sur les plateformes aéroportuaires afin d’avoir un relais plus efficace. Nommé à la direction du Développement Économique et de l’Emploi en septembre 2021, il voit le rôle du Groupe comme pivot pour le développement économique et la création d’emplois et défend une approche globale, collective et créatrice de valeur, du nord au sud du territoire aéroportuaire.

Comment est composée la direction du Développement Économique et de l’Emploi et quelles sont ses missions ?

La Direction du Développement Durable et des Affaires Publiques se structure en trois départements : le Département de l’Engagement Sociétal, celui de l’Environnement, et la Direction des Affaires Publiques. On pourrait ajouter un 4e pilier, essentiel, le Pôle d’Aides aux Riverains.

La Direction du Développement Economique et de l’Emploi est rattachée au Département DES (Département de l’Engagement Sociétal). Nous avons deux pôles Emploi, Formation, Insertion, Économie Sociale et Solidaire, l’un au nord et l’autre au sud du territoire. Nous avons créé un poste développement économique et attractivité, c’est-à-dire de valorisation de la marque territoriale, que nous avons souhaitée bi-bassins, car le développement s’inscrit dans un schéma régional.

Pouvez-vous nous parler de votre politique RSE ?

 

Les enjeux environnementaux et sociétaux sont au cœur de la stratégie de notre Groupe. Nous mobilisons toutes les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs fixés dans notre plan stratégique 2025Pioneers en préservant nos capacités d’investissement et des redevances contenues pour les compagnies aériennes.

En tant qu’aéroport responsable, nous sommes également au service des territoires, cela signifie que nous contribuons au développement économique et social des communautés locales.

 

Si l’objectif a toujours été de créer des externalités positives pour l’ensemble des parties prenantes, les partenaires prestataires des plateformes aéroportuaires, les territoires, les salariés, les habitants, la crise a intensifié nos actions en faveur de l’emploi et de la jeunesse.

Nous avons vu cette crise inédite comme une opportunité de transformer notre modèle aéroportuaire.

 

Notre feuille de route RSE pour les années à venir intègre une démarche de transformation profonde de tout l’écosystème pour créer un nouveau modèle aéroportuaire vecteur de valeur pour la société, les habitants, les salariés, les entreprises de la communauté. La crise implique que l’on soit tous alignés.

C’est d’ailleurs le fil rouge de ma carrière : il faut mettre en lien les compétences, trouver des synergies entre les secteurs publics, les industriels du territoire, les acteurs privés, associatifs. Ensemble, nous pouvons créer un modèle plus résilient.

En tant qu’aéroport responsable, nous sommes également au service des territoires, c’est-à-dire que nous contribuons au développement économique et social des communautés locales.

La pandémie a violemment heurté le développement économique et l’emploi au sein du Groupe, comme ailleurs : comment avez-vous fait face ? Êtes-vous en train de retrouver un niveau de croissance satisfaisant ?

Quand tout s’est arrêté, nous sommes d’abord restés engagés dans une dynamique collective. Nous avons pris en compte les impacts de la crise et avons continué d’innover et de réinventer nos usages.

Expérience passager, intermodalité, développement de l’éco-responsabilité dans la conception et construction des aéroports sont autant d’innovations qui ont été accélérées ces deux dernières années.

Bien sûr, l’attractivité des métiers de l’AAA (Aérien, Aéronautique, Aéroportuaire) est très sensible à la pandémie. Aujourd’hui, nous devons être plus créatifs, et, l’excellente nouvelle, c’est que l’on ne peut pas s’en sortir tout seuls.

Par exemple, avec les territoires riverains, nous avons pris à bras le corps les problématiques de stage pour les élèves de 3ème, le télétravail n’ayant pas permis d’accueillir les élèves pendant près d’un an et demi.

Aujourd’hui nous avons accueilli près de 400 stagiaires pour l’année scolaire 2021-2022 contre moins de 300 en 2019, mais ce n’est pas suffisant et notre ambition est de progressivement être capable de proposer un stage, une découverte des métiers à l’aéroport à tous les jeunes de nos territoires. Ne serait-ce que pour les stages conventionnels de 3ème, notre objectif est de 1500 à échéance 2025 alors que le retour à niveau de trafic équivalent à celui de 2019 n’est prévu que pour 2025 – 2026 comme l’a annoncé Augustin de Romanet.

Nous développons avec nos partenaires un modèle encore plus résilient, plus solide, pour l’ensemble des parties prenantes.

Que mettez-vous en place pour soutenir le développement économique territorial ?

En période de trafic intense, il y avait une forte dépendance du territoire à l’activité aéroportuaire qui constituait une part non négligeable des emplois. Un peu moins du côté d’Orly qui est une zone plus urbanisée, doté d’une belle diversification économique. Le Groupe ADP est exploitant, aménageur et intégrateur de services. Il doit assurer un rôle de pivot, de leader, entre les acteurs du territoire qui ont besoin de prévisions de croissance, de stratégies de diversification économique du groupe dans un souci de cohérence. Prenons l’exemple de l’hydrogène vert que l’on utilisera d’abord sur les véhicules terrestres, puis, à plus long terme, pour les avions de ligne. Le Groupe ADP a vocation à fédérer les nouveaux acteurs de cet écosystème. Il est évident que nous devons travailler avec les territoires et les entreprises pour la mise en place de la fabrication, du stockage et de la distribution de l’hydrogène. Là aussi nous voyons la nécessité de travailler tous ensemble pour construire un modèle écoresponsable, durable, plus résilient, moins sensible à la crise.

1 million

de passagers supplémentaires correspondait à 1 200 emplois, dans des conditions normales de trafic.

Quelles sont vos actions en faveur de l’entrepreneuriat et de l’innovation ?

 

Pour le développement économique, l’idée est de créer des zones géographiques entre les projets à dimension économique de l’ensemble des territoires, à travers des conventions. Nous jouons un rôle de pivot avec nos partenaires : l’idée est de coréaliser des projets communs qui créent de la valeur pour l’activité aéroportuaire, qui elle-même crée de la valeur pour le territoire. Par exemple, nous travaillons en lien direct avec la Région et les Communautés de Communes pour permettre une mise en place concertée d’un réseau de mobilités douces, actives (vélo) pour rejoindre l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle et pouvoir y circuler. Cela répond à notre enjeu commun de décarbonation et de moindre recours à la voiture individuelle.

Nous avons une réflexion sur le foncier pour qu’il s’harmonise avec la guideline de la Région. On crée des zones de recoupement pour créer de la valeur, de l’activité économique. On sait que l’aéroport de demain, ce seront des plateformes de mix énergétique, de multi modalité pour ceux qui utilisent l’aéroport mais aussi ceux qui y travaillent. La nouvelle technologie et l’innovation font partie des projets des aéroports. C’est pour cela que nous avons des conventions. L’innovation technologique est là à tous les niveaux, pour améliorer l’expérience client, pour accompagner la transformation sociale, partager les offres d’emplois, de stages… Nous devons réfléchir à des plateformes digitales. Nous ne sommes pas seulement financeur et facilitateur, nous prêtons des compétences. Si les agences de développement économique ont besoin de nous car des start-ups n’ont pas accès à nos marchés, et qu’elles ont besoin de les faire pitcher dans notre Hub innovation, nous le faisons !

Comment faites-vous pour instaurer une relation de confiance avec les territoires ? Quels chantiers sont en cours actuellement ?

Le projet phare, c’est Agoralim, avec des extensions du MIN de Rungis au Nord. C’est un vrai partenariat entre la SEMMARIS, le Groupe ADP et les communes. Tout projet demande des arbitrages, une acceptabilité par les habitants. C’est en cela que la RSE colle avec le cœur de l’activité. Les projets doivent être porteurs d’emplois, créateurs de valeurs, être une offre de services pour les habitants. Sur ces sujets, nous travaillons avec l’ensemble des élus pour trouver des solutions.

Combien de personnes travaillent actuellement sur les plateformes franciliennes ?

A titre d’illustration, l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle est passé de 95 000 emplois en mars 2020 à 84 000 emplois en juin 2021 et potentiellement autour de 80-82 000 fin 2021. Paris-Orly est passé de 26 610 à 24 449 et a perdu autour de 5 000 postes fin 2021. On estime que 2022 devrait connaître encore une perte d’emplois par effet d’inertie de près de 5 000 postes pour la plateforme de Paris-Charles de Gaulle, même si certains secteurs ont retrouvé une activité presque comparable à celle qui prévalait en 2019.

En effet, si certains secteurs sont encore dans l’incertitude quant à la reprise et font face à une activité marquée par des contrats de courte durée, prévenant toute projection à moyen et long termes, l’activité aéroportuaire devrait poursuivre en 2022 et dans les années qui suivent son redressement, notamment avec l’affaiblissement de la pandémie et l’allègement des mesures sanitaires.
D’autre part, la pandémie a été une période d’intense remise en question et de préparation de l’avenir. Indépendamment des initiatives et projets ambitieux en matière de développement durable (mobilités actives, filière hydrogène, carburants d’aviation durables, décarbonation des activités…), la plateforme se prépare à accueillir les métiers de demain. D’ici à 2030, plus de 50 000 emplois devraient naître. Actuellement, 50 % des postes de 2030 n’existent pas encore.

La plateforme aéroportuaire de Paris-Charles de Gaulle se prépare à accueillir les métiers de demain.

Que mettez-vous en place pour favoriser l’accès à l’emploi des habitants ?

Fin 2021, 15 000 emplois ont été détruits à Paris-Charles de Gaulle et 6 000 à Paris-Orly, essentiellement des contrats courts. Aujourd’hui, sur les métiers en tension (sureté, sécurité, maintenance, exploitation), il y a un gros travail de recrutement à faire. Cette mission, nous la menons en partenariat avec les missions locales, Pôle Emploi, Paris-CDG Alliance, Orly International, les départements qui gèrent les allocataires du RSA. On a besoin d’arriver à mettre en ligne l’ensemble des besoins. Il y a les besoins du Groupe ADP, les besoins de nos partenaires. Si l’on travaille tous dans le même sens pour la performance de l’aéroport sur ses valeurs de responsabilité et d’hospitalité, il y a une mise en commun de nos données et de nos moyens. L’écosystème de l’emploi et la formation est un écosystème très complexe. Il y a des synergies à trouver, c’est une grosse part de notre travail. En situation de crise, les problématiques ne sont pas les mêmes, et nous avons un rôle pivot avec les territoires et les entreprises.

Avant la crise, les métiers aéroportuaires, c’était près de 240 000 emplois, c’est énorme ! Ces métiers (maintenance, nettoyage, sécurité, accueil) sont méconnus et pourtant ce sont les portes d’entrée de la France. Notre mission est de les porter auprès des pouvoirs publics pour montrer leur spécificité.

Nous organisons des Rendez-vous pour l’Emploi pour faciliter les besoins en recrutements immédiats. A moyen terme, nous allons travailler avec les acteurs de la formation, ceux qui font de l’innovation pédagogique et des start-ups, car les besoins en remobilisation et en innovation pédagogique sont forts. On sait que les compétences socles sont toujours les mêmes : du comportemental, du digital, de l’anglais… Comme je l’ai souligné précédemment, à échéance de 10 ans, 50 % des gens qui travailleront sur nos plateformes ne sont pas encore embauchés. Nous avons dix ans pour mettre en ordre les problématiques des gens très éloignés de l’emploi, la formation initiale des jeunes, les formations tout au long de la vie, pour les amener vers des métiers créateurs de valeur et permettre des passerelles entre entreprises.

50 % des postes de 2030 n’existent pas encore.

Que mettez-vous en place pour vous engager auprès des populations locales ?

Le Groupe ADP est déjà engagé depuis des années auprès des populations locales, à travers plusieurs organismes qui relèvent à la fois de l’emploi, de la formation et de l’économie sociale et solidaire ou encore de l’attractivité.

Le Groupe ADP finance et appuie de diverses façons (locaux, compétences) des structures comme le Comité habitat qui obtient des logements pour les salariés de la plateforme les plus précaires, ou encore comme Papa Charlie, qui loue pour moins de 5 € par jour, des voitures aux salariés de la plateforme durant les huit premiers mois de leur contrat. Le Groupe ADP appuie, dirige et finance des crèches comme celle des Globe-Trotteurs. Il est engagé aussi aux côtés de l’AFMAé et du pôle Georges Guynemer, dédiés à la formation des jeunes aux métiers de l’aéroportuaire.

L’ensemble des engagements de Groupe ADP s’inscrit pleinement dans les objectifs du plan stratégique et la feuille de route RSE 2022-2025 qui qui ont été dévoilés le 17 février dernier.

À quelles conditions considérerez-vous que vous avez accompli votre mission ?

En tant que pionniers, nous créerons toujours et encore.

Les enjeux environnementaux, le progrès technique, les changements de paradigme dans la relation au travail sont autant de défis qui nous amèneront toujours plus loin.

Pour ma part, quand nous accueillerons à l’aéroport 100 % des collèges des QPV, des REP, et quand le recours aux transports en commun sera plus important, j’aurai le sentiment d’avoir accompli ma mission !

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