Laurent Gasse a évolué dans différents secteurs d’activité, de l’industrie à l’agroalimentaire, avant de rejoindre le Groupe ADP en septembre dernier. Riche de 22 000 collaborateurs en France et à l’international, le Groupe ADP s’appuie sur un réseau de 28 aéroports et intervient auprès de plus de 100 plateformes au titre de conseil.
Alors que l’ensemble de la communauté aéroportuaire recrute actuellement 4 000 collaborateurs, dont 600 au sein du Groupe même, Laurent Gasse analyse pour nous l’état du marché de l’emploi et nous détaille les opportunités possibles, en particulier pour les riverains.
Quels sont les besoins en recrutement du Groupe ADP ?
Comme notre président Augustin de Romanet l’a précisé, l’ensemble de la communauté aéroportuaire recrute actuellement 4 000 collaborateurs, dont 600 spécifiquement pour le Groupe ADP. Ce qui est extrêmement encourageant, c’est qu’au cours des quatre derniers mois, nous avons déjà recruté 200 personnes. Mais il y a des métiers où le recrutement est plus difficile qu’ailleurs, notamment en ce qui concerne les métiers liés à la maintenance. Le problème, depuis cinq-six ans, c’est la pénurie de la main d’œuvre qualifiée.
Ce manque de main d’œuvre est-il un problème spécifique au Groupe ADP ?
Non, absolument pas. Les difficultés de recrutement touchent l’ensemble des entreprises françaises. Il suffit d’allumer la télévision ou d’ouvrir un magazine pour s’en rendre compte, et ce phénomène n’est pas nouveau. En 2018 déjà, nous avions un taux de chômage chez les cadres de 3,5 %. Dans les métiers qualifiés, il était de 5,5 %. Or selon l’Organisation internationale du travail (OIT) avec un taux de chômage de 5 %, on est en plein emploi… Donc en France, déjà en 2018, nous étions en plein emploi dans les métiers qualifiés, mais, à l’inverse, avec un taux de chômage élevé, de l’ordre de 20 %, dans les métiers non-qualifiés. Nous avons depuis des années une pénurie de personnel qualifié, et cette pénurie est d’autant plus compliquée en ce qui concerne le recrutement que l’on a un marché très peu dynamique : les personnes ne quittent pas facilement leur entreprise.
Nous avons depuis des années en France une pénurie de personnel qualifié.
La crise de la COVID-19 a-t-elle changé la donne ?
Les 10 % de chômage lors de la crise sanitaire s’expliquent par l’arrêt des contrats intérimaires. À l’inverse, grâce au soutien gouvernemental, les entreprises ont pu garder leurs compétences. Avec la reprise de l’activité, on n’a toujours pas plus de main d’œuvre qualifiée sur le marché du travail, et les mêmes difficultés de recrutement. Une problématique qui n’est pas spécifique à la France d’ailleurs : l’Allemagne et la Pologne par exemple, vivent la même situation.
Quels sont les postes que vous cherchez à pourvoir ?
Tous les métiers liés à la maintenance, mais aussi des postes d’auditeurs, ainsi qu’en back-office, comme en finance par exemple, sans oublier l’I.T. Tout l’enjeu aujourd’hui, c’est de savoir approcher des gens qui ne sont pas forcément en recherche d’emploi pour les convaincre de rejoindre notre communauté aéroportuaire.
Nous recrutons du personnel en maintenance, en back-office et des auditeurs .
Que diriez-vous à un riverain qui souhaiterait rejoindre le Groupe ADP ?
Déjà, nous souhaitons informer les riverains qu’il y a du travail à côté de chez eux ! On peut tout à fait imaginer que des personnes qui habitent à 10-15 kilomètres de l’aéroport ne savent pas que l’on recrute dans leur domaine de compétence. Or, cela pourrait les intéresser d’éviter une heure trente de transport matin et soir. Notre direction du développement durable organise régulièrement des salons – nous en avons organisé deux en mai – avec les agences Pôle emploi locales. Mais nous devons développer d’autres solutions.
Nous pouvons aussi souligner qu’en fonction des métiers, nous proposons également le télétravail, et nous sommes plutôt à la pointe dans ce domaine. Par ailleurs, en ce qui concerne les métiers plus opérationnels, nous avons une large palette de métiers transposables d’une entreprise à une autre, dans un environnement vraiment spécifique.
On peut tout à fait imaginer que des personnes qui habitent à 10-15 km de l’aéroport ne savent pas que l’on recrute dans leur domaine de compétence.
En quoi est-ce inédit de travailler sur une plateforme aéroportuaire ?
Votre quotidien y est sans cesse renouvelé, on ne s’ennuie jamais. Quand je prends cinq minutes pour regarder cette vie de la communauté, j’ai l’impression d’être dans un film de Pixar : je vois l’avion gros-porteur, les véhicules d’assistance qui gravitent autour, le camion de pompier… C’est un microcosme où rien n’est jamais pareil.
Par ailleurs, malgré notre taille et l’importance de nos effectifs, nous restons un collectif presque familial où chacun se sent rapidement très bien accueilli.
Une plateforme aéroportuaire est un microcosme où rien n’est jamais pareil !
Nous savons aussi qu’il est de plus en plus important, en particulier pour les jeunes, de travailler pour une entreprise engagée : est-ce le cas du Groupe ADP ?
C’est le cas du Groupe ADP, notamment en termes de RSE – au-delà de la problématique de décarbonation du domaine aéroportuaire sur lequel nous sommes très investis. J’apprécie particulièrement notre engagement citoyen. Par exemple, dans sa feuille de route 2025, le Groupe ADP a décidé de consacrer au minimum 5 000 journées pour aider des associations. C’est rare pour une entreprise de mettre à disposition du temps de ses collaborateurs au bénéfice des autres.
Dans le cadre de notre engagement social et sociétal, l’un de nos axes forts est de faire grandir l’alternance. Nous sommes d’ailleurs en plein recrutement d’alternants ! Durant la crise de la COVID-19, le Groupe ADP a été l’une des rares entreprises à ne pas interrompre ses contrats en alternance pour permettre à ces jeunes d’aller jusqu’au bout et d’obtenir leur diplôme. Malgré la chute de 80 % de son activité, le Groupe ADP n’a licencié personne de manière contrainte. Quand on parle d’engagement et de valeurs, ce sont des exemples concrets qui illustrent, qu’au-delà de l’aspect économique, l’aspect social et humain est important dans toute l’entreprise.