30/09/22 Groupe ADP, la biodiversité & vous

Le Groupe ADP réduit encore son empreinte carbone

Les trois plateformes aéroportuaires parisiennes, Paris-Orly, Paris-Charles de Gaulle et Paris-Le Bourget viennent de recevoir la certification ACA (Airport Carbon Accreditation) niveau 4. Une certification qui témoigne de l’engagement du Groupe ADP pour réduire son empreinte carbone comme nous l’explique en détail Julie François, responsable du pôle Climat, Qualité de l’air et Aviation décarbonée.

Responsable du pôle climat, qualité de l’air et aviation décarbonée, Julie François est en charge du programme mondial ACA (Airport Carbon Accreditation) pour les plateformes parisiennes Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. La chef de service travaille aussi au développement des carburants aéronautiques durables.

Pouvez-vous nous expliquer les défis à relever avant d’atteindre le niveau 4 de l’ACA obtenu cet été pour les plateformes parisiennes Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget ?

Le programme ACA est un programme mondial de gestion de l’empreinte carbone, initié en 2009 par l’Airport Council International (ACI) Europe. Il a depuis été étendu à tout l’ACI monde, et compte aujourd’hui 400 aéroports, dont 200 au niveau européen. Il s’agit d’un programme indépendant, progressif, du niveau 1 au niveau 4+. Les niveaux 4 et 4+ ont été introduit dans le programme depuis 2020. Pour mieux comprendre le niveau 4 que nous avons atteint cet été, il faut en effet revenir sur les premières étapes.

Le niveau 1 de l’ACA calcule les émissions internes de l’aéroport – les émissions Scope 1 et 2 dans notre jargon – des centrales thermiques, des achats d’électricité et des véhicules de service ADP. Quand on passe au niveau 2, on doit montrer une baisse de ces émissions internes.
Le niveau 3, obtenu par les trois plateformes parisiennes depuis 2012 jusqu’en 2020, ajoute le calcul des émissions externes, le Scope 3, de nos parties prenantes, à savoir les compagnies aériennes (pour le cycle LTO : landing & take-off : atterrissage, roulage, décollage des avions), les assistants en escale et les accès aux plateformes par les passagers et salariés, pour leurs trajets domicile-travail, par exemple.

Le niveau 3+ correspond à la neutralité carbone. Cela signifie que les émissions de CO2 résiduelles vont être compensées par des mécanismes de marché en finançant le développement des énergies renouvelables dans d’autres régions du monde, en Amérique du Sud ou en Afrique, par exemple.

Les différents niveaux de l’ACA

Qu’avez-vous réalisé de plus avec le niveau 4 – Transformation ?

La grande nouveauté du niveau 4, c’est d’avoir ajouté dans les calculs l’empreinte carbone des émissions demi-croisière, à savoir celles des avions sur tout leur trajet, de leur origine à leur destination. On considère ainsi 50% des émissions pour l’aéroport de départ, et l’autre moitié pour l’aéroport d’arrivée. Il s’agit d’un point majeur, car cela nous ajoute un volume d’émissions assez conséquent. Avec le niveau 3, on ne considérait que les émissions du cycle LTO, à savoir les émissions des avions sur la partie décollage, atterrissage, roulage, jusqu’à une hauteur de mille pieds. Avec le niveau 4, nous avons ajouté 50% du trajet complet de l’avion.

Enfin, autre point nouveau : nous avons dû déclarer une trajectoire de nos émissions internes (scopes 1&2) jusqu’à l’atteinte du zéro émission nette à l’horizon 2035 au plus tard. Les auditeurs de l’ACA vont ensuite vérifier que l’on est en ligne avec cette trajectoire déclarée cette année. C’est un vrai défi !

Près de 9millions

C’est le volume d’émissions de CO2 pour le Groupe ADP (scopes 1,2& 3), dont près de 8 millions émises en vol.

Comment cette nouvelle donnée demi-croisière impacte-t-elle vos calculs d’émissions carbone ?

Ce qui pèse le plus, ce sont les émissions externes (scope 3). Au sol, nous avons environ 1 million de tonnes d’émissions de CO2. Le fameux demi-croisière en a ajouté près de 8 millions. Cela masque tous les autres postes d’émissions. Le cycle LTO et les émissions en vol représentent 95 % des émissions de nos plateformes. Mais cela ne signifie pas qu’il faut arrêter les actions de réduction sur les autres postes d’émissions !

Comment avez-vous obtenu ce très bon résultat ?

Nous travaillons depuis des mois, voire des années, en interne, avec les managers énergie des trois plateformes, pour définir nos trajectoires sur les émissions internes en lien avec notre engagement Zéro Émission nette. Nous avons également travaillé avec les équipes du laboratoire du Groupe ADP pour calculer les nouveaux postes d’émission, notamment la fameuse demi-croisière. Nos calculs d’émissions ont été présentés à un auditeur externe qui a pu attester de la véracité de nos chiffres. Il a aussi pu vérifier si nos plans d’action étaient cohérents avec notre trajectoire de réduction des émissions. L’audit s’est déroulé en mai 2022. Il y a ensuite eu un temps de discussions avec WSP, l’organisme indépendant qui gère le programme ACA, et nous avons obtenu nos certificats en août.

« Le cycle LTO et les émissions en vol représentent 95% de nos émissions »

Comment pouvez-vous réaliser ces calculs demi-croisière ?

Dans notre base de trafic, nous connaissons pour chaque vol la destination, donc le kilométrage, le type d’avion, le type de moteur. Nous avons une base de données qui recense les facteurs d’émissions en fonction de la distance et surtout de l’altitude. Cet important travail est réalisé par notre laboratoire, capable d’internaliser ce calcul. Nous avons ensuite effectué des travaux de comparaison avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour s’assurer que les deux méthodologies donnent les mêmes résultats.

Est-ce que cela a des conséquences sur la vie des riverains ? 

Lorsque l’on parle de l’empreinte carbone, c’est plutôt un sujet global que local. Cela ne va pas toucher directement les riverains. Mais cette accréditation montre que notre plan d’action pour réduire les émissions de CO2 est robuste. Généralement, lorsque l’on réduit le CO2, on réduit aussi les polluants atmosphériques.. Et cela a un impact sur la riveraineté.

« Notre plan d’action permet également de réduire les émissions de polluants atmosphériques »

Comment cela vous situe par rapport à vos homologues européens ? Mondiaux ?

Aujourd’hui, on recense une quarantaine d’aéroports accrédités dans le monde, dont 30 en Europe. En France, les aéroports de la Côte d’Azur, Nice, Saint-Tropez et Cannes, ont atteint le niveau « 4 + Transition ». La seule différence avec le niveau 4, c’est que l’on compense les émissions résiduelles, étape que nous ne faisons pas encore. Mais c’est en lien avec nos objectifs neutralité carbone en 2025 pour Paris-Orly, et en 2030 pour Paris-Charles de Gaulle et Paris-Le Bourget. À noter enfin qu’au niveau du Groupe ADP, nous avons deux aéroports, en Jordanie, à Amman, et à New Dehli, en Inde, qui ont également été accrédités 4+.

Quels sont vos prochains objectifs en matière de réduction de votre empreinte carbone ? Où en êtes-vous de vos 15 engagements environnementaux dans le cadre du plan 2025 Pioneers for Trust ?

Notre premier volet d’action, c’est notre engagement pour réduire nos émissions internes. Il se compose en deux phases. La première vise la neutralité carbone avec la compensation des émissions résiduelles à horizon 2025 pour Paris-Orly et 2030 pour Paris-Charles de Gaulle.

La deuxième phase, à horizon 2030 pour Paris-Orly et Paris-Le Bourget, et 2035 pour Paris-Charles de Gaulle, sera le Zéro émission net, avec la mise en place de projets industriels de séquestration des émissions résiduelles. Nous allons les capter puis soit les réinjecter dans le sous-sol, soit les réutiliser dans d’autres procédés industriels.

Nous avons également l’ambition de la neutralité de nos émissions externes, de nos parties prenantes, en deux phases. Une première en 2030 pour Paris-Orly qui vise à être neutre au sol sur l’emprise de la plateforme. En 2050, nous visons la neutralité sur tous les volets d’émissions, que ce soit l’accès aux plateformes des passagers et salariés, les opérations au sol et la partie vol grâce à l’hydrogène et aux carburants aéronautiques durables. Et ce, sur nos trois plateformes parisiennes.

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