30/09/22

Les solutions ne se trouvent pas dans « moins d’aérien » mais dans le « mieux d’aérien »

Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP, s'est exprimé sur l'avenir du secteur dans une tribune. A l’heure où la transition énergétique des transports « n’est plus une option », le Groupe ADP, grâce à son plan « 2025 Pioneers » multiplie les efforts pour réduire l’impact écologique de ses activités, avec des objectifs ambitieux sur le plan de la décarbonation. Pour Augustin de Romanet, s'il est raisonnable d'anticiper une modération des usages pour les pays développés, imposer une décroissance de l'activité aérienne amènerait l'amplification des déséquilibres économiques de régions entières.

La France possède de grandes entreprises automobiles, maritimes, ferroviaires, spatiales et aériennes. C’est un atout au moment où la réalisation de la transition énergétique des transports n’est plus une option.

Pour y répondre, le Groupe ADP s’est donné début 2022 une feuille de route stratégique « 2025 Pioneers » qui vise une transformation structurelle de nos métiers dans notre relation avec nos clients (une meilleure hospitalité), notre intégration dans les territoires (développer l’emploi de proximité et l’intermodalité) et notre transformation environnementale (être à la pointe de la décarbonation). Dans ces domaines, innover c’est l’ADN des pionniers de l’aéronautique.

La croissance du trafic aérien ne sera plus aussi élevée que celle observée avant 2020. Nous en tirons les conséquences. Cela ne doit pas surprendre de l’entendre de la part du leader mondial des aéroports : c’est notre intérêt et notre devoir d’anticiper les évolutions des usages, comme de ne plus opposer l’avion et le train mais de chercher la meilleure combinaison entre modes de transports décarbonés et de faciliter la complémentarité entre l’air et le fer.

Le transport aérien ne va pas décroître au niveau mondial. 5 % seulement des habitants de la planète ont déjà pris l’avion. Des centaines de millions de personnes, par l’augmentation de leur niveau de vie, vont souhaiter se déplacer en avion. Il nous faut anticiper cette demande en réduisant l’impact écologique de nos activités.

Nos engagements sont ambitieux : dès 2025, l’aéroport de Paris-Orly atteindra la neutralité carbone, et en 2030, ils rejoindront Paris-Charles de Gaulle ainsi que nos aéroports en Turquie, ceux d’Amman, de Zagreb ou encore de Santiago du Chili. En 2050 tous nos aéroports seront Zéro émission nette, y compris la demi-croisière des avions.

En 2050 tous nos aéroports seront Zéro émission nette, y compris la demi-croisière des avions.

Le Groupe ADP va se fixer un budget carbone pour le cycle de vie de ses investissements supérieurs à 5 M euros, préserver 25 % des surfaces de CDG et 30% d’Orly pour la biodiversité, utiliser 40 % d’énergie bas carbone dans les terminaux et sur les pistes (hors atterrissages et décollages), réduire de 10 % les émissions au roulage avion etc.  Nous fédérons la communauté aéroportuaire pour réussir la transition vers l’hydrogène, en partenariat avec Airbus et Air liquide. Nous promouvons les carburants aéronautiques durables (SAF). En l’espace d’un mois cet été la consommation de « SAF » a doublé au Bourget. Les changements rapides que nous impose la situation énergétique incitent à accélérer les investissements pour trouver les meilleures solutions de décarbonation. Comment y parvenir ? Sans coercition, mais avec détermination et concertation.

40 %

d’énergie bas carbone dans les terminaux et sur les pistes (hors atterrissages et décollages)

Ces efforts exigeront de la constance durant les 20 à 30 prochaines années. Et s’il est raisonnable d’anticiper une modération dans les usages pour les pays développés, qui ont déjà profité de la croissance aérienne, il serait en revanche regrettable de couper les ailes au rêve aérien. L’industrie aéronautique relie les hommes, est un facteur de paix, fait vivre de nombreux territoires : imposer une décroissance de l’activité aérienne, ce serait amplifier les déséquilibres économiques de régions et de métropoles entières. Certains voudraient-ils que seules des superpuissances puissent rester dans la course de l’aérien au XXIème et au XXIIème siècles, avec leurs règles environnementales et sociales ?

Les solutions ne se trouvent pas dans le « moins d’aérien », mais dans le « mieux d’aérien », construit avec les acteurs de la filière et avec les populations des régions directement concernées. C’est l’ambition de notre groupe : nos aéroports, lieux d’hospitalité pour les 350 millions de voyageurs que nous accueillons et d’emploi pour les milliers de personnes qui y travaillent, sont le lieu concret de convergence des points de vue et de partage de nouveaux horizons. On peut compter sur l’engagement du Groupe ADP pour relever ces défis.

Augustin de Romanet, Président directeur général du Groupe ADP

Visite d'Augustin de Romanet dans un PC de Paris-CDG © Sébastien Aubry

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