19/12/22 Les travaux en cours

Réouverture du Terminal 1 de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle

Fermé depuis fin mars 2020, le Terminal 1 de Paris-Charles de Gaulle vient de rouvrir, après des travaux de modernisation, avec un tout nouveau parcours passager international. Un terminal qui incarne les exigences d’accueil et de service du Groupe ADP, dans la continuité de l’œuvre de son créateur visionnaire, l’architecte Paul Andreu.

La nouvelle salle d'embarquement © Arnaud Gaulupeau

La nouvelle salle d'embarquement © Arnaud Gaulupeau

Retour sur l’histoire d’une aérogare emblématique

Avec la réouverture du Terminal 1 de Paris-Charles de Gaulle, les aéroports parisiens tournent la page de la crise sanitaire. Le Groupe ADP a mis à profit ces longs mois de pandémie pour moderniser ce terminal iconique, avec un parcours passager international simplifié, de la culture et du design.
Retour sur l’histoire de l’aérogare emblématique du plus grand aéroport français, de 1964 à aujourd’hui.

Le Terminal 1, de 1964 à son inauguration en 1974

1964 – Face à la saturation de Paris-Orly et Paris-Le Bourget, un conseil interministériel autorise Paris Aéroport à construire un nouvel aéroport à 22 km de Paris sur une zone entièrement dédiée à l’agriculture et très peu peuplée.

1966 – Les travaux démarrent par la création de deux pistes de 4 000 mètres, écartées de 2 500 mètres. Le projet est estimé à 900 millions de francs (environ 733 millions d’euros). La construction de l’aérogare est confiée à l’architecte Paul Andreu. Ce dernier a dès le départ mené une réflexion fonctionnelle dans la conception de l’aérogare, en séparant départs et arrivées, en voulant raccourcir les déplacements, dans un bâtiment de forme circulaire très concentré, avec une superposition de fonctions.

Paul Andreu, en 2004

« La première aérogare a été bâtie comme une sorte de pieuvre. Elle est constituée d'un élément central circulaire autour duquel sont disposés des satellites pour accueillir les avions. Un enchevêtrement de tapis roulants disposés au centre du bâtiment survole une cour à ciel ouvert. »

Aux prémices du projet, le concept du Terminal 1 devait se déployer sur l’ensemble de la plateforme, soit jusqu’à cinq aérogares circulaires à son image. Il a été conçu « dans la vérité du béton » qui correspond à son époque.

1974 – D’abord baptisé Paris-Nord, puis Roissy-en-France, c’est sous le nom de Charles de Gaulle que le 8 mars 1974 sera inauguré l’aéroport. Un jour important pour le transport aérien français.

Un journaliste en 1975

« L’aéroport Paris-Charles de Gaulle est présenté comme une machine à prendre et à faire prendre l’avion par ceux qui l’ont conçu et ceux qui l’animent, par souci constant que cette machine soit à la mesure de l’homme. »

Les riverains entre interrogations et nouvelle vie

Dans les années 60, dans les villages de Roissy-en-France, du Mesnil-Amelot, l’annonce de la création d’un aéroport occupe tous les débats à en croire ces témoignages d’époque. Si les riverains craignent de perdre en tranquillité, leur curiosité est réelle. « Nous sommes habitués à une petite vie douillette à Roissy-en-France qui va être transformée en ville internationale, lançait le maire de l’époque. Mais nous sommes mobilisés pour l’avenir ! »

La mise en service du Concorde, en 1976, fait entrer ces riverains « de pleins pieds dans un monde nouveau et un âge nouveau », témoigne le journaliste qui raconte les débuts de l’aéroport et son fameux Terminal 1 circulaire, « cette forteresse de béton, le corps central avec son puits central pour principal éclairage naturel, tandis que les satellites flottent en pleine lumière au milieu des avions. »

Dans le reportage, « CDG1, un aéroport pour l’homme », on ressent l’ampleur de cet événement qui apporte un bout de ville dans cette région agricole : « La vue, l’odorat, le goût : la rue marchande de l’aérogare au niveau « Boutiquaire » offre les mille commodités de la ville, des restaurants, des bars, la poste, une banque, et incite à cette flânerie curieuse et gourmande qui est un des charmes de la vie », décrit le journaliste.

1999-2007 La rénovation

25 ans après son inauguration, le Terminal 1 dépasse sa capacité d’accueil, avec 13 millions de passagers et 60 compagnies aériennes. Plutôt que de démolir, Paris Aéroport fait le choix de la rénovation avec la volonté de renouveler ses fonctions tout en l’inscrivant dans son architecture originelle. Trois objectifs marquent cette rénovation : fluidité, confort et transparence.

Il s’agissait alors de reconquérir les espaces publics sur la base de trois grands principes pour réorienter le parti fonctionnel et architectural :

  • Rétablir les conditions satisfaisantes du traitement du passagers et des bagages par la banalisation des banques et l’entière automatisation du tri-bagages.
  • Recréer pour les passagers des lieux d’accueil et de circulation spacieux et confortables.
  • Simplifier et fluidifier les circuits passagers par la refonte de la signalisation dynamique comme directionnelle.

2007 – Le niveau 2 du Terminal 1 prend une autre dimension avec l’arrivée du CDG-VAL. Il accueille désormais la gare automatique reliant le Terminal 1 et 2 et accueillant les TER et TGV. Des escalators, ascenseurs et tapis roulants inclinés sont installés en sortie de station pour faciliter les accès aux différents niveaux de l’aérogare.

2022, le Terminal 1 nouvelle génération

Les travaux ont consisté en la modernisation du corps central du Terminal 1, à travers un revêtement marbre au sol, une signalétique digitalisée, un changement des points lumineux en LED, et de nouveaux équipements de smartisation. Mais surtout à travers un tout nouveau parcours passager international, dont le point d’arrivée est une nouvelle salle d’embarquement de 5 600 m². Ce nouvel espace a été rendu possible par les travaux de liaison entre les satellites 1, 2 et 3, marquant l’achèvement de la première étape de la vision ultime de Paul Audreu, de son vivant, de liaison totale entre les sept satellites originels.

La nouvelle salle d’embarquement internationale, imaginée par les designers français Maxime Liautard et Hugo Toro, propose une expérience de design et d’hospitalité unique.

Le Terminal 1, toujours pionnier, incarne le renouveau de l'accueil et de l'hospitalité sur les plateformes parisiennes, et notamment le meilleur du design et de la culture que nous souhaitons proposer à nos passagers.

Augustin de Romanet

Président-directeur général du Groupe ADP

La liaison des satellites 1,2 et 3, la nouvelle salle d'embarquement

5,4 millions

C’est la nouvelle capacité d’accueil de passagers (départs et arrivées)

5 000 m²

C’est la surface du nouveau bâtiment de jonction

Le défi était de taille : moderniser le terminal le plus connu, le plus emblématique, le plus iconique au monde. (…) Le résultat, fruit d’une longue et riche collaboration avec Paul Andreu, garde l’âme de l’architecte, mais lui redonne un souffle nouveau et garde une certaine cohérence avec la construction d’un tout nouveau bâtiment nodal, en lieu et place d’un des satellites originels.

Thierry de Séverac directeur Engineering and Capital Projects

Directeur Engineering and Capital Projects

Un parcours passager simplifié

Le parcours est simplifié grâce à une seule entrée dans la zone internationale, contre quatre tunnels auparavant, et la mise en place d’équipements de self boarding permettant de fludifier les embarquements.

Une belle dose de culture

Trois nouvelle expositions sont à découvrir à l’occasion de la réouverture du Terminal 1 :

  • La balade de Paris proposée par Jean-François Rauzier (tunnel d’accès à la nouvelle salle d’embarquement) qui offre, à travers une exposition de photos et d’images, une vision décalée et surréaliste de la capitale.
  • Archisable (zone publique, niveau départs) rend hommage à l’œuvre de Paul Andreu à travers le travail éphémère sur sable d’une soixantaine d’architectes.
  • Paris les numéros 1 (zone réservée, satellite 3, niveau arrivées), une exposition de Thierry Bouët qui a immortalisé les numéros 1 des vingt arrondissements parisiens.

 

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