Mesure de la qualité de l’air
La mesure de la qualité de l’air autour des aéroports de Paris
Comment améliorer la qualité de l’air que nous respirons ? L’État nous a confié une mission de surveillance de la qualité de l’air dans nos aéroports franciliens.
Quel est le contexte réglementaire ?
Publiée en 1996, la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE ou loi Lepage) prévoit trois grands instruments :
- le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SCRAE),
- le plan de déplacements urbains (PDU),
- le plan de protection de l’atmosphère (PPA).
Le PPA met en œuvre un plan de réduction des émissions afin de respecter les limites réglementaires, de minimiser l’impact sanitaire des pollutions et de réduire le nombre de jours de pics de pollution. Le premier PPA de l’agglomération parisienne date de 2006, et le dernier PPA d’Île-de-France a été approuvé par arrêté inter-préfectoral du 31 janvier 2018.
Certains polluants de l’air ont un effet local et influencent directement la qualité de l’air. Ce sont en particulier le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NO, NO2), les hydrocarbures non brûlés (HC), les composés organiques volatils (COV) et les particules en suspension (PM10) qui peuvent contenir des composés organiques ou métalliques (plomb, mercure, cadmium, etc.).
Exceptés les oxydes d’azote, ils n’ont pas d’effet global et ne contribuent pas au changement climatique, contrairement à d’autres polluants appelés gaz à effet de serre ou GES, comme les oxydes de carbone (CO, CO2), hydro chlorofluorocarbures (HCFC) ou le méthane (CH4).
Que mesurons-nous ?
Notre laboratoire remplit plusieurs missions relatives à la qualité de l’air.
Mesure de la qualité de l’air ambiant
La qualité de l’air ambiant sur les plateformes de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly est mesurée en continu par des stations de mesure de qualité de l’air. Sur chaque aéroport, deux stations mesurent les concentrations des oxydes d’azote (NO, NO2, NOx), et des poussières en suspension (PM10 et PM2,5) et une station mesure les particules ultrafines.
Des mesures ponctuelles sont aussi réalisées en fonction des problématiques de qualité de l’air posées.
Mesure des rejets atmosphériques
Nos plateformes aéroportuaires possèdent leurs propres centrales thermiques afin d’assurer la distribution d’électricité, d’eau surchauffée et d’eau chaude de chauffage. L’une d’entre elles est alimentée en biomasse, c’est-à-dire en matière organique utilisée comme source d’énergie renouvelable.
Notre laboratoire réalise une autosurveillance en continu des émissions atmosphériques afin de s’assurer du respect des valeurs seuils et élabore des bilans périodiques.
Qualité de l’air intérieur
Nous menons depuis quelques années des études ponctuelles sur la qualité de l’air intérieur :
- dans nos aérogares, nos parkings,
- sur la ventilation et les niveaux de pollution dans certains bâtiments techniques.
Calculs d’émission
Notre laboratoire réalise les inventaires d’émission suivants :
- les émissions des avions, en prenant en compte un cycle standard d’approches/décollages, d’après la base de données de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Les émissions des moteurs auxiliaires APU (Auxiliary Power Unit) sont aussi prises en compte.
- les émissions du transport routier induit (passagers, salariés des plateformes, logistique fret, engins de service, etc.) : différents modèles de calcul sont utilisés afin de déterminer les émissions engendrées par ces sources mobiles.
- les émissions provenant de sources fixes, comme les centrales thermiques.
A savoir : depuis 2009, nous sommes partenaires d’Airparif, une association indépendante chargée pour le compte de l'État et des pouvoirs publics, de la mise en œuvre de moyens de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Nous avons renforcé notre collaboration en 2019 par l'établissement d'une nouvelle convention de partenariat qui vise en particulier à échanger sur les résultats de mesures de la qualité de l'air, les comparaisons d'approches et méthodologies, et également sur les sujets émergeants.
Quelles actions déployons-nous ?
- Nous mettons en œuvre des actions de réduction des émissions.
- Nous avons participé aux travaux portant sur les révisions des Plans de protection de l’atmosphère (PPA) de l’agglomération parisienne. Nous avons notamment participé à l’élaboration du dernier PPA 2018-2025.
- Conformément à l’article 75 de la loi Grenelle 2, nous rédigeons un bilan de nos émissions de gaz à effet de serre et mettons en œuvre des actions de limitation de nos émissions directes et en partenariat pour les émissions indirectes.
- Nous avons soutenu l’élaboration de l’arrêté du 27 juillet 2012 relatif à l’utilisation des moteurs auxiliaires de puissance (APU) sur les plateformes parisiennes.
- Nous avons partagé les résultats de nos projections 2020 et 2025 et notre plan d’action de réduction des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques, réalisé conformément à l’article 45 sur la loi de transition énergétique pour la croissance verte, avec les commissions consultatives de l’environnement de Paris-Orly, Paris-Charles de Gaulle et Paris-Le Bourget.