Réduire notre empreinte climatique
Les rapports successifs du GIEC (Intergovernmental Panel on Climate Change) soulignent la responsabilité des activités humaines et des émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans les évolutions du climat. Pour limiter les dérèglements induits, les États se sont engagés en 2015, dans le cadre des accords de Paris, à accélérer et intensifier les actions pour maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 2°C et en direction de 1,5°C. Le transport aérien est exclu de cet accord, mais a néanmoins pris des engagements à travers les négociations internationales réalisées dans le cadre de l’OACI (organisation internationale de l’aviation civile). Le European Green Deal ou Pacte vert pour l’Europe vise quant à lui la neutralité carbone à horizon 2050. 2019 a marqué un véritable tournant dans la prise de conscience et la mobilisation citoyenne.
Concernant le secteur aérien, en septembre 2019, lors d’un congrès de l’organisation internationale de l’aviation civile, l’ensemble de l’industrie aéronautique a réaffirmé son engagement pris en 2016 de croissance neutre en carbone à partir de 2020 (sur la base des résultats 2019) et de division par deux des émissions de CO2 en 2050 par rapport à 2005.
Les aéroports participent à l’effort général du secteur aérien et se sont engagés depuis plusieurs années dans une trajectoire vertueuse. En juin 2019, plus de 200 aéroports européens ont signé la résolution de l’ACI Europe (Airport Council International), s’engageant dans une feuille de route visant à atteindre l’objectif zéro émission nette de CO2 au plus tard en 2050 (sans compensation), relevant ainsi les engagements de neutralité carbone (avec compensation) pris au cours des années précédentes.
- 71 %
d'émissions de CO2 par passager sur les aéroports parisiens entre 2009 et 2019
Limiter nos émissions
Nous avons pris en 2017 l’engagement de neutralité carbone (avec compensation(1)) en 2030 pour Aéroports de Paris SA et en 2019 l’engagement de zéro émission nette de CO2 à l’horizon 2050 au plus tard (sans compensation) pour les plateformes Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. L’engagement zéro émission nette de CO2 à l’horizon 2050 correspond à une trajectoire +1,5°C.
Ces engagements sont structurés par la participation volontaire au programme Airport Carbon Accreditation (ACA). Soutenu par l’Union européenne et la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ce programme compte à ce jour quatre niveaux d’accréditation : le niveau 1 valide les modalités de calcul de l’empreinte carbone directe ; le niveau 2 atteste de la réduction des émissions de la plateforme ; le niveau 3 intègre le calcul des émissions indirectes (cycle LTO des avions (roulage, atterrissage, décollage), assistance en escale, accès aux plateformes, etc..); et le niveau 3+ correspond à la neutralité carbone (avec compensation). Les émissions calculées et les plans d’actions de réduction établis dans le cadre de ce programme font l’objet d’une vérification par un tiers indépendant.
(1) La démarche dite de compensation carbone consiste, après avoir cherché à réduire, sur place, ses émissions de CO2, à mettre en place des projets de réduction ou de capture et de séquestration du carbone en un autre lieu.
Le Groupe ADP participe aux travaux de l’ACI-Europe pour la définition d’un niveau 4, qui induirait notamment une diminution absolue des émissions internes de CO2, selon une trajectoire menant à zéro émission nette de CO2.
Réduire les émissions internes
La réduction de nos émissions internes de CO2 s’appuie sur quatre leviers principaux :
- la sobriété énergétique ;
- le développement des énergies renouvelables et l’achat d’électricité verte;
- la transition énergétique des véhicules.
Aéroports de Paris SA a par ailleurs mis en place un prix interne du carbone pour tous les projets d’investissement afin d’intégrer le risque climat dans les choix. Il a été réévalué de 20 à 60 € la tonne de CO2 en 2019 et atteindra 100 € en 2023.
Maîtriser les émissions externes
Nous travaillons avec les compagnies aériennes pour réduire les émissions au sol de leurs aéronefs, en phase de roulage et de stationnement. Nous déployons des moyens de substitution aux moteurs de puissance auxiliaire des avions (APU Auxiliary Power Unit) afin de limiter leur consommation de kérosène au poste de stationnement. Ainsi, 100 % des postes de parking au contact sont équipés en prise 400Hz pour alimenter les avions en électricité, à Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. .
En 2019, un groupe de travail sur le verdissement des engins d’assistance en escale a été mis en place avec la CSAE (Chambre syndicale des assistants en escale) en vue de préparer le verdissement des opérations d’assistance.
Nous participons également aux programmes de recherches Sesar et Corac pour moderniser le système de gestion du trafic aérien. Nous suivons les travaux des services de la navigation aérienne pour déployer de nouvelles trajectoires ayant un impact moindre. L’amélioration de la performance environnementale des circulations au sol et des touchées est étudiée avec les compagnies aériennes et les services de la navigation aérienne dans le cadre du CDM (Collaborative Decision Making).
275
Véhicules de service propres (électrique et hybrides) dans notre flotte de véhicules légers parisiens à la fin 2019 soit 29 %. L'objectif de 2021 porté à 25 % est déjà atteint.
Un défi, limiter les émissions tout en répondant à la demande du trafic aérien
La communauté aéronautique s’engage collectivement pour réduire les émissions du secteur malgré une augmentation du trafic. Depuis 1990, l’efficacité énergétique des avions a progressé de 52 %. En 2016, l’OACI a défini des mesures permettant de réduire l’impact du transport aérien international et de s’inscrire dans un objectif de stabilisation des émissions mondiales de l’aviation à partir de 2020 (croissance neutre en carbone sur la base des résultats de l’année 2019) : optimisation du trafic et l’amélioration des infrastructures aéroportuaires, progrès technologiques sur les aéronefs, développement des carburants alternatifs et mécanisme mondial de compensation CORSIA (Carbon Offsetting and Reduction Schema for International Aviation) . Dans cette lignée, compagnies aériennes, constructeurs aéronautiques et plateformes aéroportuaires travaillent de concert. Nous prenons depuis plusieurs années part aux réflexions sur la décarbonation du secteur aérien.
ET DEMAIN ?
Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone au plus tard en 2030, nous allons poursuivre nos actions de diminution des émissions internes et engager des actions de compensation pour les émissions résiduelles. Pour l’atteinte du zéro émission nette de CO2 au plus tard en 2050, nous réfléchissons aux solutions de captage, stockage et valorisation du CO2.
Conscient du chemin qu’il reste à parcourir, nous nous mobilisons aussi avec la filière aéronautique pour la décarbonation du secteur, et notamment pour préparer l’arrivée des biokérosènes durables ou kérosènes de synthèse. Nous travaillons conjointement avec l’ACI-Europe et Airlines for Europe (A4E), à l’établissement d’une feuille de route européenne pour une réduction drastique des émissions de CO2 à horizon 2050 (Sustainable Aviation Roadmap).
+ 10,4 %
D'amélioration de la performance énergétique des infrastructures au sein de nos plateformes parisiennes, en comparaison avec 2015.
Viser la sobriété énergétique
Sur la période 2016-2021, nous avons engagé un plan d’amélioration d’efficacité énergétique de 1,5 % par an, ce qui porte notre objectif à 7 % par rapport à 2015. Pour y parvenir, nous améliorons les performances énergétiques et le pilotage des installations de nos terminaux et bâtiments existants. Quant aux nouveaux bâtiments (terminaux et autres immobiliers), nous nous engageons à valider leur performance énergétique par une certification de type HQE Haute qualité environnementale, BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) ou LEED (Leadership in Energy and Environmental Design).
Un référentiel commun
En France, notre référentiel « Confort-Environnement-Energie » fixe le cadre de conception, construction et rénovation lourde de nos bâtiments : ses règles recherchent l’efficacité énergétique tout en tenant compte de la spécificité des activités aéroportuaires et du niveau de confort souhaité par les utilisateurs.
Rénover et optimiser
Nous réalisons des opérations d’amélioration d’efficacité énergétique sur nos bâtiments : mise en place d’outils de suivi des consommations, modernisation des équipements les plus énergivores (ventilation, éclairage, chauffage, climatisation, tri des bagages, etc.). Par exemple, en 2019, à Paris-Charles de Gaulle, un nouvel éclairage LED a été installé, les moteurs de centrales de traitement d’air ont été remplacés par de plus efficaces et un meilleur pilotage des installations les plus énergivores a été mis en place.
éclairage LED à Paris-Charles de Gaulle
Intégrer l’efficacité énergétique dans notre stratégie d’achats
100 % de l'immobilier neuf du Groupe ADP sera certifié HQE en 2020
ET DEMAIN ?
Nous allons poursuivre notre stratégie d’efficacité énergétique, en allant notamment vers la certification systématique BREEAM In Use de nos bâtiments, qui permet d’évaluer la performance environnementale d’un actif en phase d’exploitation.
Par ailleurs, 100 % de nos marchés achat présentant un enjeu énergétique comporteront des critères énergétiques. Le futur terminal 4 de Paris-Charles de Gaulle sera porteur de toutes nos ambitions environnementales et énergétiques. Ces actions d’efficacité énergétique contribuent pleinement à la feuille de route neutralité carbone.
Développer les énergies renouvelables
Nous nous engageons dans la transition vers les énergies renouvelables à travers deux objectifs sur nos plateformes franciliennes :
- développer nos propres capacités de production d’énergie renouvelable pour assurer 15 % de notre consommation en 2021 ;
- accélérer notre trajectoire vers l’achat de 100 % d’électricité renouvelable en 2021 avec une étape à 80 % en 2021.
- atteindre une part de l’électricité verte dans l’alimentation des plateformes franciliennes en 2019 : 70 % (objectif 80 % en 2021).
72 800 MWh
d’énergie finale produite à partir de sources renouvelables sur les plateformes parisiennes, soit 13,1 % de la consommation (objectif 15 % en 2021).
Vers 100 % d’électricité verte
Pour toutes nos plateformes parisiennes, nous avons souscrit une offre d’électricité d’origine renouvelable avec un fournisseur garantissant que, en 2019, 70 % de cette énergie est issue de barrages hydroélectriques, de parcs éoliens ou de fermes solaires. Ce taux était de 50 % en 2015. Il atteindra 80 % en 2020 et 100 % en 2021.
Développer notre capacité de production d’énergie renouvelable
Si les plateformes parisiennes sont déjà bien équipées (centrale géothermique à Paris-Orly ; centrale géothermique sur sonde couplée à une pompe à chaleur et panneaux photovoltaïques à Paris-Le Bourget ; thermo-frigo-pompe à haut rendement, centrale biomasse et centrale photovoltaïque à Paris-Charles de Gaulle.
ET DEMAIN ?
Notre production locale d’énergie renouvelable va considérablement augmenter dans les années à venir avec la mise en service de deux doublets géothermiques en projet à Paris-Charles de Gaulle l’un en 2025, pour l’autre la date de mise en service du 2e doublet est corrélée au planning du projet terminal 4. Pour Paris-Orly le projet d’une pompe à chaleur est prévue dans le cadre du prochain contrat de régulation économique (CRE) et un investissement dans les énergies renouvelables au Bourget. Le déploiement va également se poursuivre à l’international selon les opportunités.
Nous accompagnons le développement du parc solaire français : nous avons signé début 2020 un « Corporate Power Purchase Agreement (PPA) avec un fournisseur (GazelEnergie) et un développeur (Urbasolar), auprès de qui nous nous engageons à acheter l’ensemble de la production solaire photovoltaïque produite par des centrales additionnelles construites spécifiquement pour le Groupe ADP. Nous soutenons ainsi la création de trois centrales photovoltaïques au sol en France (dans le Var, le Gard et en Charentes), dont la production représentera 10 % des consommations électriques d’Aéroports de Paris SA.
Agir pour la qualité de l’air
La pollution de l’air est un enjeu majeur de santé environnementale. Selon Airparif (association de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, bilan 2018), la contribution des aéroports franciliens aux émissions régionales est de 8 % pour les oxydes d’azote, de 1 % pour les particules PM10 et de 4 % pour les particules PM 2.5. Si la contribution des plateformes aéroportuaires est difficile à évaluer précisément en termes de concentration à l’échelle locale du fait de l’insertion de nos aéroports dans un tissu urbain concentrant des activités responsables des mêmes pollutions atmosphériques (trafic routier, notamment), la qualité de l’air constitue pour nous une préoccupation forte.
Pour réduire nos émissions de polluants atmosphériques et alimenter nos engagements pour le climat, nous nous sommes fixés quatre objectifs pour la période 2016-2021 pour Aéroports de Paris SA :
- rendre notre parc de véhicules moins polluant, avec au moins 25 % de véhicules légers propres en 2020 (électriques, hybrides ou à très faibles émissions de CO2) et déployer des bornes de recharge pour véhicules électriques dans tous nos aéroports ;
- développer notre propre plan de mobilité et contribuer activement aux plans interentreprises de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly ;
- réduire les émissions liées aux accès à nos plateformes ;
- limiter les émissions des avions au sol et des véhicules d’assistances en escale.
29 %
de véhicules légers propres fin 2019 (électriques ou hybrides) et 425 points de recharge pour véhicules électriques dans tous nos aéroports.
Ces objectifs s’inscrivent dans le plan de protection de l’atmosphère de la région Ile-de-France 2018-2025. Nous renforçons notre partenariat avec Airparif, en particulier pour les échanges de données de surveillance de la qualité de l’air.
Surveiller et partager nos mesures de qualité de l’air
Notre laboratoire de surveillance de la qualité de l’air dispose de quatre stations de mesure de la qualité de l’air des différents polluants atmosphériques (NO2, NO, PM2,5 et O3) à Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle. Notre laboratoire a également investi dans des analyseurs de particules ultrafines et des premières mesures ont eu lieu en 2019.
La diffusion d’information est une priorité : diffusion d’information, bilans trimestriels et annuels mis à disposition sur le site internet de notre laboratoire, cartes quotidiennes modélisées par Airparif.
Nous avons partagé les résultats de nos projections 2020 et 2025 et notre plan d’action de réduction des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques, réalisé conformément à l’article 45 sur la loi de transition énergétique pour la croissance verte, avec les commissions consultatives de l’environnement de Paris-Orly, Paris-Charles de Gaulle et Paris-Le Bourget.
Réduire notre impact lors des pics de pollution
Lors des épisodes de pollution de l’air, nous mettons en œuvre une procédure de gestion visant à informer et réduire les émissions (mesures à prendre pour les ICPE et les chaudières, invitation à faire du télétravail, à utiliser les transports en commun / covoiturage / système visio conférence pour limiter au maximum les déplacements, report si possible des chantiers les plus polluants). La DGAC met également en place des mesures visant une limitation du recours aux moteurs auxiliaires de puissance des aéronefs (APU) ainsi qu’une suspension des essais moteurs et des vols d’entrainement.
Réduire les émissions liées aux déplacements sur les plateformes
Pour réduire l’impact des déplacements routiers de nos passagers et de nos collaborateurs, nous travaillons sur l’amélioration des dessertes en transports en commun de toutes nos plateformes, nous verdissons nos flottes de véhicules du Groupe ADP, nous installons des bornes de recharge pour véhicules électriques, nous incitons au covoiturage et à l’autopartage. Les plateformes de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly se sont dotées, en 2019, d’un schéma directeur des « modes actifs de déplacement », c’est-à-dire tous ceux qui font appel à l’énergie musculaire : marche à pied, vélo, trottinette, rollers, etc.
Les associations Orly’Pro’Mobilité et Roissy’Pro’Mobilité rassemblent les grandes entreprises de nos plateformes et portent les plans de mobilité inter-entreprises qui visent à mutualiser ce type démarches en faveur de la mobilité durable.
À Paris-Orly, les navettes transportant les passagers en zone publique de l’aérogare vers les parkings ne roulent plus au diesel mais, depuis septembre 2019, avec un biocarburant à base de graisses animales alimentaires et d'huiles usagées (sans huile de palme). En comparaison avec le diesel, il permet sur ces navettes de réduire les émissions de polluants atmosphériques (oxydes d'azote et particules) mais également les émissions de CO2 de plus de 50 %.
ET DEMAIN ?
Nous travaillons actuellement à l’établissement d’une feuille de route sur le verdissement des activités côté piste pour améliorer la qualité de l’air sur nos plateformes. En 2020, si le trafic est rétabli suite à la crise du COVID-19, nous participerons au financement de diverses études en Ile-de-France (pollution aux particules ultrafines et dépôts de suies). Nous nous sommes également engagés à informer toutes les parties prenantes en temps réel sur la qualité de l’air sur Entre voisins en complément des bilans trimestriels et annuels déjà disponibles.
Protéger la biodiversité
Le dernier rapport de l’IPBES (The Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services), élaboré par 150 experts de 50 pays, conclut que « la nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine et le taux d’extinction des espèces s’accélère. »
Propriétaire de 6 600 hectares en Ile-de-France, dont la moitié est occupée par des espaces verts avec notamment 1 200 hectares de prairies aéronautiques, nous œuvrons pour la valorisation de cette biodiversité dans ces espaces qui constituent des espaces rares dans une région fortement urbanisée.
Pour y répondre dans l’ensemble de nos activités, nous nous sommes fixés quatre objectifs :
1
Mieux connaître la biodiversité sur nos plateformes
2
Avoir une approche prospective de la biodiversité et l’intégrer dans la conception de tous nos projets
3
Promouvoir une gestion écologique des espaces verts en limitant l’utilisation de produits phytosanitaires, en mettant en œuvre des plans de gestion des espaces et en adaptant nos pratiques pour la préservation et le développement des espèces existantes
4
Sensibiliser l’ensemble de nos parties prenantes et les embarquer dans une démarche participative
En tant que participants au programme « Entreprises Engagées pour la Nature » porté par l’office français de la biodiversité, et au dispositif « act4nature international » porté par l’Association Française des Entreprises pour l’Environnement (EpE), nous souscrivons aux dix engagements collectifs de ces initiatives.
Éviter, réduire, compenser
Les plateformes de Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle sont désormais dotées d’un schéma directeur « développement, paysage et biodiversité » reposant sur un inventaire des espèces de chaque plateforme et une cartographie des espaces et de leur valeur écologique. Ce diagnostic permet ensuite de poser un cadre d’aménagement et de planifier les projets avec les objectifs suivants : maîtriser leurs impacts sur la biodiversité, respecter au mieux la doctrine réglementaire « éviter, réduire ou compenser » (ERC), en favorisant l’évitement et la réduction, compenser les éventuels impacts prioritairement au sein de zones de compensation identifiées sur la plateforme, et valoriser la biodiversité sur nos sites.
Inventorier les espèces
Nous réalisons régulièrement des inventaires des espèces sur nos plateformes françaises et internationales dans un double objectif : assurer la sécurité aéronautique en limitant les risques de collisions mais aussi connaître pour mieux préserver. Pour cela, nous développons notamment notre partenariat avec l’association AéroBiodiversité . Elle mène une démarche visant à mieux connaître, améliorer et promouvoir la biodiversité sur les espaces aéroportuaires dans le respect des contraintes de sécurité. En 2019, les sites de Pontoise, Issy-les-Moulineaux et de Paris-Le Bourget ont rejoint Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle dans cet engagement, pour une durée de trois ans.
Sensibiliser aux enjeux de la biodiversité
Contrairement aux idées reçues, les plateformes aéroportuaires et leurs immenses prairies abritent une biodiversité riche et parfois remarquable, contribuant à l’écosystème local. Certaines espèces menacées y ont même trouvé refuge : le moineau friquet est ainsi présent à Paris-Orly. Pour la faire découvrir, nous organisons avec l’association AéroBiodiversité des visites et observations participatives destinées à des publics très divers : scolaires, salariés d’ADP ou des entreprises membres de nos Clubs des Partenaires Environnement des aéroports parisiens ou grand public. Les données collectées lors de ces observations sont envoyées au Muséum d’histoire naturelle.
Au total en 2019, plus de 140 personnes ont participés aux 36 journées d’observation participative (dont plus de 100 à Paris Charles de Gaulle) organisées sur les cinq sites.
Nous sensibilisons aussi nos passagers : une vidéo d’information a été diffusée dans les salles de livraison de bagages pendant les deux mois suivant la publication du rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES – Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services). Nos Maisons de l’Environnement et du Développement durable assurent également des animations sur le sujet.
ET DEMAIN ?
Élimination des produits phytosanitaires : sur le modèle de Paris-Orly, les autres plateformes franciliennes préparent la mise en œuvre de la gestion « zéro phyto ».
6 500 m²
la surface du marais filtrant à Paris-Orly pour un traitement optimisé des eaux pluviales
Préserver l’eau et les sols
L’eau et les sols sont des ressources de plus en plus rares et précieuses. Leur quantité et leur qualité sont primordiales pour les activités humaines et pour la biodiversité. A fortiori dans un contexte de changement climatique, qui tend à appauvrir les sols et à créer de nouvelles contraintes hydriques.
En tant qu’aménageur et gestionnaire de plateformes aéroportuaires, nous nous engageons à :
- réduire de 5 % la consommation d’eau potable par passager par rapport à 2014 ;
- établir des règles de gestion des eaux pluviales propres à chacune des zones identifiées sur nos plateformes ;
- améliorer la gestion des pollutions hivernales des eaux liées au salage et au deverglaçage des pistes ;
- Tenir et mettre à jour une cartographie des risques de sites et sols pollués.
7 % de la consommation d’eau couverts par les eaux récupérées et recyclées soit 330 540 m3
Améliorer la qualité des eaux rejetées
L’amélioration de la qualité des eaux rejetées passe par une meilleure maîtrise des pollutions :
- les eaux usées rejetées dans les réseaux d’assainissements publics ainsi que les eaux pluviales relâchées en milieu naturel font l’objet d’une surveillance spécifique ;
- les réseaux de collecte et de traitement des eaux pluviales de toutes nos plateformes franciliennes ont été restructurés pour respecter un schéma de gestion conforme aux exigences préfectorales ;
- à Paris-Orly comme Paris-Charles de Gaulle les eaux pluviales sont traitées dans des stations de traitement avant rejet au milieu naturel. A Paris-Orly, les eaux pluviales et les eaux chargées en produits de dégivrage des avions ou des pistes sont orientées vers un marais filtrant constitué de 12 bassins de 500 m2 Le filtrage est assuré par 34 000 roseaux plantés au fond de ces bassins.
Réduire les consommations d’eau
Pour réduire les prélèvements, nous récupérons et réutilisons les eaux de pluie. A Paris-Orly, nous recyclons les eaux issues des stations d’épuration pour alimenter les blocs sanitaires et les tours aéroréfrigérantes. Dans l’ensemble de nos aérogares, nous installons également des sanitaires économes en eau. Les sanitaires de nos plateformes de l’Ile Maurice et de Liège sont alimentés par les eaux pluviales.
Nous travaillons de plus à l’amélioration des systèmes de comptage des consommations d’eau et de détection des fuites grâce à la mise en place de compteurs avec télé-relève. Enfin, nous sensibilisons nos personnels à l’importance de la maitrise des ressources en eau et les formons aux usages et aux produits les plus performants.
Surveiller la qualité des sols
Notre laboratoire assure le suivi environnemental de la qualité des sols, conformément à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués : il s’agit de vérifier si l’état du sol est compatible avec son usage présent ou à venir et, le cas échéant, d’engager le traitement des pollutions identifiées. Une cartographie des zones à risque de pollution est tenue à jour.
Limiter l’artificialisation des sols
Dans l’aménagement de nos plateformes, nous tâchons de limiter l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols en privilégiant, autant que possible, le maintien d’espaces de biodiversité et l’infiltration.
Paris-Le Bourget piste
ET DEMAIN ?
Notre priorité est de parvenir à réduire nos consommations d’eau et à respecter notre objectif de – 5 % en 2021 par passager par rapport à 2014. Ceci demande de renforcer nos actions de suivi des consommations, d’identification des principales sources d’économies et de réutilisation des eaux de pluie.