Le délestage de kérosène est une manœuvre légale mais tout à fait exceptionnelle. Elle n’est réalisée qu’en cas de retour d’urgence vers l’aéroport de départ en raison d’un problème technique grave de l’appareil ou d’un malaise passager, ne concerne que les avions gros porteurs effectuant des vols long-courriers, et répond aux règles internationales en matière de sécurité aérienne civile. C’est une procédure extrêmement rare. En 2017, seuls quatre délestages de carburant ont été effectués aux alentours de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle sur les 475 654 mouvements aériens qu’a connu la plateforme cette même année.
Qui décide d’effectuer un délestage de kérosène ?
C’est le commandant de bord qui en fait la demande pour des raisons de sécurité : pour pouvoir atterrir, la masse d’un avion gros porteur doit être bien inférieure à celle de son décollage pour éviter d’allonger ses distances de freinage et/ou de casser ses trains d’atterrissage. Cette manœuvre ne peut être effectuée qu’en zone faiblement urbanisée et à une hauteur d’au moins 2 000 mètres.
Quelles sont les conséquences sur la santé des riverains ?
Lors d’un délestage de kérosène, 90 % du combustible s’évapore dans l’air. Les 10 % atteignant le sol s’évaporent aussi, en très grande partie, à son contact. Les quantités résiduelles de carburant qui persistent sont de l’ordre de quelques milligrammes par mètre carré. Elles peuvent cependant varier marginalement en fonction de la hauteur de délestage et de la température du terrain.
Les quantités de kérosène observées au sol après un délestage sont sans commune mesure avec celles pouvant entraîner une intoxication aiguë par inhalation ou ingestion. Cette toxicité ne peut pas non plus être chronique car l’exposition n’est pas répétitive.