Le cluster Eau-Milieux-Sols est une association à but non lucratif initiée en 2015 par les collectivités locales de la communauté d’agglomération Seine-Amont, le Conseil général du Val-de-Marne, les villes d’Orly et de Paris. L’équipe composée de quatre personnes aux profils scientifiques, urbanistes, juridiques, et techniques a pour mission de répondre à la fois aux problématiques environnementales, économiques et au bien-être des habitants.
Qu’est-ce qu’un cluster d’innovation ?
Un cluster d’innovation anime une filière économique dans une région donnée. Il y en a près de 400 en France. Certains proposent directement des offres : solutions de gestion, innovations, etc. De notre côté, nous fonctionnons avec une démarche par le besoin.
Concrètement, nos membres, comme le Groupe ADP ou encore des collectivités, expriment leurs attentes concernant la gestion de l’eau, des sols ou de la biodiversité. En partant de ses besoins, nous réfléchissons à des réponses prenant la forme de projets collaboratifs. L’objectif est de mobiliser l’ensemble des acteurs de notre filière pour répondre aux demandes en étant performant du point de vue de l’écologie urbaine.
Grâce à nos 117 membres, nous avons un réseau de 700 professionnels issus des collectivités, de grandes entreprises, de centres de recherches ainsi que 2 200 contacts et partenaires. Depuis 2017, ce sont 220 besoins et projets qui ont été identifiés.
Quels sont les besoins de vos membres en termes de gestion de l’eau, des milieux et des sols ?
C’est varié : lutte contre la pollution des sols, traitement des eaux usées, aménagement pour éviter les inondations, gestion des milieux urbains végétalisés, des espaces humides comme les étangs et les lacs, ou encore mise en place d’îlots de fraîcheur dans les espaces urbains, etc.
Comment travaillez-vous ?
Nous nous appuyons sur une approche transversale de l’eau, des milieux et des sols. C’est un triptyque, nous n’étudions pas l’un sans l’autre.
Nous nous inscrivons aussi dans une dynamique d’innovation, technique ou numérique.
Au final, cela peut aider, par exemple, à mieux maîtriser et réguler des consommations d’eau, grâce un système permettant d’avoir les informations des compteurs d’eau en temps réel. Autre situation : face à un risque d’inondations nous travaillons sur le développement d’un capteur.
Comment vous organisez-vous ?
Nous associons les réflexions sur des thèmes communs de nos différents membres de l’association, c’est-à-dire des entreprises comme le Groupe ADP, des centres de recherche ou encore des collectivités.
Nous organisons une vingtaine d’événements collaboratifs et participatifs par an, des ateliers de sourcing pour trouver les bons acteurs capables de travailler sur les projets, des retours d’expériences, etc.
Ce partage de connaissances et ces échanges constructifs entre des profils éclectiques comme des scientifiques, des ingénieurs, des urbanistes ou encore des dirigeants d’entreprises, permet de mieux répondre aux besoins. C’est de l’intelligence collective !
En quoi est-ce intéressant pour chaque membre d’adhérer à votre cluster ?
Nos membres travaillent ensemble et ont chacun leurs attentes. Les entreprises et les grands groupes y participent notamment dans une approche de veille pour savoir ce qu’il fait dans cette filière de l’eau, des sols et de la gestion des milieux.
De leur côté, les collectivités encouragent les clusters afin de développer les entreprises sur leur territoire, la recherche et les problématiques urbaines.
Pour les centres de recherche, cela leur permet de s’assurer que l’innovation est bien mise en œuvre auprès de la population. Il est important de ne pas créer de décalage avec les attentes des habitants.
Pour quels projets travaillez-vous avec le Groupe ADP ?
Nous menons un projet sur le long terme pour la Maison de l’Environnement et du Développement durable de Paris-Orly (MDEDD). Celui-ci comporte plusieurs volets.
Notre première mission a été de trouver comment rendre plus accessibles nos thématiques aux visiteurs de cet espace. Nous avons conçu des ateliers de créativité pour que les membres imaginent la transformation de l’espace paysagé de 1 000 m2 en un lieu de connaissance de la biodiversité. Ces derniers ont repensé la végétation pour la biodiversité, envisagé différents parcours. Des premiers aménagements ont été faits. D’autres vont suivre.
La deuxième partie du projet est la création d’un potager urbain avec une fonction d’inclusion sociale. L’idée est de se servir de cet espace pour insérer des personnes en difficulté, les former et les encadrer. Ce volet est encore en gestation, un appel d’offres a été passé pour trouver l’association pouvant mener ce projet d’accompagnement. Le financement a été voté en décembre 2019 par le Groupe ADP.
Une autre facette est aussi en cours avec nos membres : la recherche de solutions de récupération des eaux pluviales afin d’alimenter ce projet de potager.
Quels sont vos projets futurs ?
Nous sommes déjà fiers des nombreux échanges avec nos membres aboutissant au développement d’entreprises ou encore à la satisfaction des habitants. Par exemple, l’entreprise Water Connect s’est développée grâce à une innovation mise en œuvre via notre cluster et testée avec succès par les villes membres. Son produit, des îlots de fraîcheur, a lancé la structure. Nous espérons continuer sur notre lancée pour la suite en augmentant le nombre d’événements, de membres (entreprises, bureaux d’études, écoles, universités, associations), de territoires associés dans les projets ainsi que nous développer dans la métropole et sur Paris.