Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre fonction au sein du Groupe ADP ?
« Je travaille au sein du Groupe ADP depuis 30 ans. J’ai commencé en tant qu’agent d’escale, en 2005 j’ai rejoint la cellule des prévisions des vols (CPV). C’est en 2010 que j’ai intégré la direction de la communication. Aujourd’hui je suis dans l’équipe des tournages et des prises de vues, je m’occupe essentiellement des longs-métrages, des films publicitaires et de tout ce qui concerne la commercialisation des prises de vue ».
Quelles sont vos missions dans le cadre des astreintes neige ?
« Je suis cheffe train au Terminal 2 A, B, C, D, E et F. Avec mon équipe, nous avons pour mission d’assurer le déverglaçage des aires de trafic, là où stationnent les aéronefs pendant l’embarquement et le débarquement des passagers, le ravitaillement en carburant et l’entretien des avions. Je dispose d’un véhicule léger, et mon rôle est d’emmener tous les engins de déneigement sur les postes de stationnement avion. Je supervise trois tracteurs : un épandeur liquide, un épandeur solide contenant des produits de déverglaçage et un Pony de la marque Boschung. Ce petit véhicule sert à nettoyer les bouches hydrantes destinées à alimenter les avions en kérosène, les pieds des passerelles et la tête de poste où les bagagistes opèrent.
Une fois dans mon véhicule, j’entre en contact avec la tour de contrôle pour le convoyage et l’Airside Operational Center (AOC), l’organe en charge de la gestion des décollages, des atterrissages et du stationnement des avions. Ils me communiquent les postes de stationnement sur lesquels je dois intervenir à travers trois radios intégrées dans mon véhicule.
Pour déneiger un poste de stationnement avion, nous commençons par balayer la neige trop épaisse avec le tracteur, puis nous versons un produit liquide sur le sol à l’aide de l’épandeur liquide, et nous ajoutons le produit solide par-dessus avec l’épandeur solide afin de renforcer l’effet du premier produit ».
Train neige à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle ©Groupe ADP
Concrètement, comment se passe une astreinte neige ?
« Lors d’une astreinte neige, nous sommes prévenus 48h à l’avance en fonction des prévisions météo. Notre temps de repos est programmé en amont également, car s’il y a une prévision de neige ou de verglas sur deux ou trois jours, nous pouvons être sollicités trois jours d’affilée. Au total, il y a trois niveaux d’astreinte : le niveau 1 concerne uniquement le dégivrage des pistes et des voies de circulation, le niveau 2 pour le verglas et le niveau 3 pour la neige. Nous sommes uniquement appelés pour des missions de déneigement et de dégivrage. Le service hivernal est divisé en plusieurs trains neige : un train piste chargé de nettoyer les quatre pistes, un train qui s’occupe des voies de circulation avions, et un train dédié aux aires de trafic ».
Pourquoi avez-vous décidé de vous porter volontaire pour les astreintes neige ?
« L’envie de garder un pied dans l’activité opérationnelle m’a poussé à intégrer le service hivernal. C’est un véritable atout pour les tournages, cela me permet d’être davantage sur le terrain, et de circuler sur les aires de trafic et les voies de circulation avion grâce à un permis piste (Permis M). Avant d’obtenir ce permis, je n’avais accès qu’aux routes de services, qui sont assez éloignées des pistes. À présent, j’ai plus de possibilités dans la réalisation des tournages, je peux par exemple faire un shooting avec une caméra embarquée dans la voiture. De plus, mon activité au sein du service hivernal me permet de créer des liens. Je rencontre des collègues issus des différentes directions du groupe, mais aussi différents prestataires opérant à l’aéroport. Le service hivernal est une grande famille, dans laquelle différents métiers et profils se rencontrent ».
« Le service hivernal est une grande famille, dans laquelle différents métiers et profils se rencontrent ».
Une petite anecdote ?
« Je me souviens du jour où un Airbus A380 devait se garer sur le parking avion qui lui était attribué. Nous avions déneigé son poste de stationnement, il restait un petit cordon de neige d’à peu près 40 centimètres de haut. Le pilote pensait que la hauteur de neige allait toucher les réacteurs de l’avion et craignait qu’ils soient endommagés. Il refusait de rejoindre son poste de stationnement. Nous avons donc dû répéter l’opération de déneigement pour le rassurer, il n’y avait pourtant aucun risque, l’A380 est l’un des plus gros aéronefs, ses réacteurs sont à 1m30 du sol ».